Un peu d'histoire ...

  plaquette semp trans  SEMPESSERRE

           La commune de Sempesserre à laquelle a été rattachée en 1821 celle de Lasmartres, couvre une superficie de 2100 hectares.

            Limitrophe du Lot-et-Garonne au nord, longée par la rivière Gers à l’ouest, elle est traversée sur toute sa longueur par une voie romaine rectiligne allant des Pyrénées à Garonne. Près du village s’élève un tumulus gaulois, dans lequel ont été recueillis des objets déposés au musée de Saint-Germain en Laye. Au 14° siècle, un monastère bénédictin existait au nord-ouest, au lieu-dit « Soudeyre ».

      Le village juché sur une colline (165m d’altitude) qui surplombe une belle zone agricole s’est appelé : Saint-Pierre de la Serre, le nom s’est déformé par la suite en Saint-Pesserre, puis Sempesserre.

L’ETABLISSEMENT DU VILLAGE

            Si les documents écrits relatifs à l’établissement du village font presque défaut, il est possible cependant, par comparaison et référence à d’autres ensemble datés de situer dans le temps la fondation du village. Les modes de construction offrent des similitudes frappantes avec d’autres ensembles gascons datés de la fin du XII°, du XIII° ou même du début du XIV° siècles.

           Tous ces présupposés quant à la date de l’établissement de Sempesserre sont confirmés par une charte datée du 04 décembre 1265. Elle a été octroyée par Ayssieu de Goalard, seigneur de Sempesserre et autres lieux. Il aurait affranchi le village avant toutes les autres communes de Gascogne.

LE CHATEAU

            Cet ancien château féodal défensif prouve une origine médiévale. Les tracés des plans, le détail des appareils de défense et le mode de construction font penser tout de suite à d’autres ensembles gascons datés du XII° et XIII° siècle (architecture, épaisseur des murs et ouvertures, etc...)

            Le village était entouré par 2 châteaux. Celui du haut à l’entrée Est et celui du bas à l’entrée Ouest. Cet ensemble avait la forme d’un rectangle de 110m de long sur 80m de large entourés de remparts et en faisait une place fortifiée qualifiée encore de place forte au début du 18° siècle.

            De nos jours, il ne reste plus de trace du château bas démoli en 1842. Il fut habité par les Monlezun, seigneurs de Sempesserre au 17° et 18° siècle. L’ensemble de ses pierres de taille servira en partie à la construction de l’église actuelle qui fut bâtie sur l’emplacement de l’ancienne chapelle en ruine.

                                           TOUR EST

              Le château du haut : il reste une grosse tour carrée de type gascon à usage de donjon, flanqué d’un bastion. Sur la façade Nord de ce donjon, on peut apercevoir deux archers et un angle de tir à canon au dessus. De par son site, son château (ou même ses châteaux) et la date de la charte, Sempesserre est un castelnau. L’implantation en site défensif ne se fit pas en quelques années, mais de la fin du XII° au début du XIII° siècle, époque où la rivalité franco-anglaise était particulièrement vive aux frontières de l’Agenais.PLAN ANCIEN BOURG011

PERSONNAGE CELEBRE

Comte Général Joseph LAGRANGE

Comte LAGRANGE et de l'Empire (1er, 26 avril 1810)
Pair de France
 
  • Général de division en 1800, puis homme politique, ministre de la guerre du royaume de Westphalie du roi Jérôme
  • Député du Gers
  • Né le17 janvier 1763 - château du haut, Sempesserre (Gers)
  • Décédé le 16 janvier 1836 - Paris 1er
  • Âge au décès : 73 ans
  • Inhumé le 25 janvier 1836 - Sempesserre (Gers)

 

 

               Avocat et maire de Lectoure (du 20 novembre 1791 au 17 juillet 1792). Il est volontaire en 1792, au deuxième bataillon du Gers, armée des Pyrénées Orientales pour la campagne d’Italie, puis d’Egypte. Comte de l'Empire le 26 avril 1810. Capitaine de grenadiers au 2è bataillon de volontaires du Gers en 1792, chef de bataillon, nommé sur le champ de bataille en 1793, adjudant-général, chef de brigade, nommé par les représentants du peuple en 1794 et confirmé dans le grade en 1795 par le Comité de salut public.

 

 
Portrait en 1824 par Michel Martin Drolling

               Chef d'état-major du général Haquin. Le 14 juillet 1798, général de brigade à titre provisoire nommé sur le champ de bataille par Bonaparte à Chebreiss, puis, le 17 mars 1799, général de brigade. Le 23 septembre 1800, général de division à titre provisoire nommé par Menou alors qu'il est son chef d'état-major, puis le 29 mars 1801, général de division. En 1801, il est commandant de la 14è division militaire de Caen. En 1802, inspecteur général de gendarmerie. En 1804, il est fait grand-officier de l'Ordre de la Légion d'honneur et il commande l'expédition contre les Antilles anglaises. En 1805, il est commandant de la 1ère division de l'armée du nord.

               En 1806, il est commandant de la 2è division du 8è corps de la Grande armée, gouverneur de la Hesse-Cassel et ministre de la guerre du royaume de Westphalie du roi Jérôme. En 1807, il est chef d'état-major des troupes françaises en Westphalie. En 1808, commandant dans l'Armée d'Espagne. En 1810, chevalier de l'Ordre impérial d'Autriche de Léopold.

               En juillet 1812, commandant de la division de marche de la Grande armée en Russie puis la 2e division du 2e Corps en août et gouverneur de Königsberg. En 1814, inspecteur général de gendarmerie et chevalier de l'Ordre de Saint-Louis. Le 20 septembre 1817, il est député du Gers et président du Collège électoral du Gers.

               En 1820, membre du Comité consultatif de la gendarmerie. En 1821, grand-croix de l'Ordre de la Légion d'honneur. En 1831, il est pair de France à vie. En 1832, lieutenant-général. Son nom est inscrit sur la 34e colonne (ouest) de l'arc de triomphe de l'Etoile.

              A Sempesserre, on peut voir au cimetière communal, le beau monument funéraire élevé sur sa tombe.

             En janvier 2002, le nom de "Général Lagrange" a été donné à la caserne de gendarmerie d'Auch, Gers.

             Maire de Lectoure du 20 novembre au 2 décembre 1791, il entra en l’an II comme capitaine de grenadiers au 2e bataillon de Volontaires du Gers et combattit dans les Pyrénées-Orientales. Nommé chef de bataillon le 10 avril 1793, il fut promu adjudant général chef de brigade le 10 juin 1794. Lagrange fit ensuite les campagnes de l’an IV et de l’an V en Italie et fut désigné pour participer à la campagne d’Egypte. Embarqué à Toulon le 19 mai 1798, il contribua à la prise d’Alexandrie le 2 juillet.

            Nommé général de Brigade par Bonaparte le 19 juillet 1798, il se battit à Salahieh, au Caire, à El Arish, etc… Général de division le 23 septembre 1801, il rentra en France le 12 octobre suivant. Nommé inspecteur général de la Gendarmerie le 27 avril 1802, il commanda deux ans plus tard l’expédition dirigée contre les Antilles anglaises, fit prisonnière la garnison de la Dominique et en détruisit les fortifications.Il rentra en France le 20 mai 1805.

            A nouveau nommé inspecteur général de la Gendarmerie dans quatre départements du Nord le 15 mars 1806, il commanda la 2e division du 8e corps de la Grande Armée et fut nommé gouverneur de la Hesse-Cassel, puis ministre provisoire de la Guerre du royaume de Westphalie le 7 décembre 1807. Envoyé en Espagne, il sous les ordres de Lannes et eut le bras traversé par une balle à Tudela le 23 novembre 1808. Rentré en France le 9 décembre, il fut rappelé le 15 janvier 1809 comme commandant de la division militaire, mais refusa ce poste pour raison de santé. Envoyé en Allemagne en Juin, il revint en Espagne le 28 juin 1810 comme commandant de la province de Salamanque, et fut nommé comte d’Empire le 11 novembre 1810.

           Il obtint un congé de convalescence le 14 janvier 1811 ; Lagrange participa à la fameuse campagne de Russie ; envoyé à Koenigsberg le 11 juillet, il en devint gouverneur le 11 novembre 1812. Il servit ensuite en Hanovre sous le commandement de Marmont. Blessé à Champaubert le 10 février 1814, il se battit devant Paris le 30 mars et se tint à l’écart pendant les Cent jours. Rallié à Louis XVIII, celui-ci le nomma chevalier de Saint-Louis, le 27 juin 1814 et inspecteur de la Gendarmerie le 18 juillet suivant.

           Député du Gers en 1817, il fut à nouveau inspecteur de la Gendarmerie le 22 juin 1819. Grand croix de la Légion d’honneur le 1er juin 1821, Pair de France le 19 novembre 1831, il fut admis à la retraite le 5 avril 1832. Le nom du général Lagrange est inscrit au côté Ouest de l’Arc-de- Triomphe de l’Etoile à Paris.

Un portrait en pied se trouve dans la salle des illustres du musée d'Auch (Gers).


            Le général Lagrange fut chargé, en 1805, du commandement en chef d'une expédition aux Antilles. De retour en Europe, au commencement de 1806, il contribua, en 1807, au succès de la campagne de Prusse. Lors de la formation du royaume de Westphalie, Lagrange passa au service du roi Jérôme Bonaparte, qui le nomma ministre de la guerre, et le choisit pour son chef d'état-major. Appelé en 1808 à l'armée d'Espagne, il se distingua à l'attaque de Lascanti, le 18 novembre, poursuivit l'ennemi l'épée dans les reins jusqu'à Terracine. Il contribua puissamment au gain de la bataille de Tudela. Rappelé à l'armée d'Allemagne, en 1809, il fut chargé du commandement des troupes formant le contingent du grand duc de Bade et du gouvernement général de la haute Souabe au commencement de la guerre de Russie ; il fut placé à la tête d'une division du 9e corps d'armée, et se signala dans toutes les affaires auxquelles sa division prit part. Il se distingua de nouveau pendant la campagne de France, notamment au combat de Champ-Aubert, où il fut grièvement blessé à la tête. Retiré près de Gisors à la première Restauration, il présida, en 1817, le collège électoral du département du Gers, et fut nommé l'année suivante inspecteur général de la gendarmerie. En 1830, il fut placé parmi les généraux en disponibilité. Il est mort le 16 janvier 1836. Son nom est inscrit sur l'arc de triomphe de l'Étoile, côté Ouest

http://www.arcdetriomphe.info/officers/lagrange/ 






Matrice du sceau de Joseph Lagrange - XIXème siècle


Source: D.Martin - 3 vi 2015 - Eve - Salle Drouot - 24 juin 2015

Sources:
- personne : Claude Donadello (GEDCOM), C.Maubois portrait info forum Mr Pommier) 30 iii 2011
- famille : Claude Donadello (GEDCOM)

MISSION EN BELGIQUE

1803 - La mission du général Lagrange en Belgique

Le 27 avril 1803, en vue de préparer le voyage qui devait le conduire sur les côtes du Pas-de-Calais et du Nord, et dans les départements de la Belgique, le premier consul Bonaparte confia au général de gendarmerie Lagrange la mission de parcourir ces contrées et de lui envoyer un rapport détaillé de tous les endroits qu'il aurait visités. Le but et les modalités de cette mission sont détaillés dans l'instruction suivante dictée par le premier consul :

Saint-Cloud, 27 avril 1803

Saint-Cloud, le 27 avril 1803.

Au général Lagrange, inspecteur de gendarmerie

Vous passerez, Citoyen Général, l'inspection des 15e, 25e, 18e, 17e et 16e légions de gendarmerie. Vous correspondrez directement avec le général Moncey pour tous les détails relatifs à votre arme. Vous enverrez, à moi seul, votre rapport sur la mission particulière et toute de 

Vous verrez les départements de la Somme, du Pas-de-Calais, du Nord, de l'Aisne, formant la 15e légion. Vous m'enverrez les notes que vous recueillerez sur les préfets, sous-préfets et maires des principales communes, sur les évêques et autres ecclésiastiques; sur l'état des chemins, le prix des subsistances, la manière dont s'annonce la récolte ; sur la contrebande, le service des douanes, l'esprit de chaque corps, de chaque demi-brigade, sur les chefs, sur le nombre des conscrits reçus dans chaque corps, sur leur habillement en habits neufs, vieux ou en vestes ; enfin un aperçu général qui puisse me mettre au fait de ces objets importants, et de tout ce qui peut m'intéresser sous le point de vue militaire et d'administration.

Après avoir parcouru la 15e légion, vous ferez la même chose dans les départements des Ardennes, de la Meuse, de la Moselle, des Forêts, du Mont-Tonnerre, de la Sarre, de Rhin-et-Moselle, de la Roër, de l'Ourthe, Sambre-et-Meuse, Meuse-Inférieure, Deux Nèthes, Dyle, Jemmapes et la Lys.

Vous resterez dans chaque ville de garnison le nombre de jours nécessaire pour vous mettre au fait des renseignements demandés. Vous m'adresserez, avant d'en partir, au Premier Consul seul, toute vos observations.

Votre mission patente est l'inspection de la gendarmerie. Ne laisse donc pénétrer, directement ni indirectement, la mission particulière dont vous êtes chargé. Puisez vos renseignements dans les conversations particulières, et en consultant les personnes qui peuvent vous les donner, sans inquisition ni question indiscrète.

Ne manquez pas de m'instruire de l'état des fortifications et de l'artillerie des places fortes que vous rencontrerez.

 

Pendant les mois de juin et de juillet, le général Lagrange visitera les départements belges et enverra régulièrement ses rapports au premier consul. Ces documents, qui sont conservés aux Archives nationales dans le carton AF IV 1052 ont été publiés par L. Lanzac de Laborie en annexe de son ouvrage "La Domination française en Belgique" (Paris 1895). Ils sont riches de renseignements sur la situation de la Belgique en 1803 et méritent pour cette raison de se trouver sur ce site : GENERAL COMTE Joseph LAGRANGE - Belgique